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TRIBUNE / Magazine Terrains de Sports n°185 - "La réutilisation des eaux : des économies d’eau à l’échelle des complexes sportifs"

Au vu des enjeux d’économie d’eau potable au niveau des complexes sportifs, l’économie circulaire de l’eau se présente comme une solution permettant d’économiser la ressource. Entre faisabilité technique et réglementaire, sécurité, rentabilité et acceptabilité, Vincent de Sepulveda, ingénieur référent Loisirs & Sports Ecofilae vous explique tout dans une tribune dans le numéro de septembre du magazine Terrains de Sports !
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stade de foot rugby

Au vu des enjeux d’économie d’eau potable au niveau des complexes sportifs, l’économie circulaire de l’eau se présente comme une solution permettant d’économiser la ressource, tout en réduisant l’impact environnemental, cependant avant d’envisager un recours aux non-conventionnelles - REUT (réutilisation des eaux usées traitées) - d’autres étapes s’imposent, comme le développement de stratégies pour réduire les consommations ou encore l’importance d’un criblage optimal de l’ensemble des facteurs de réussite. Entre faisabilité technique et réglementaire, sécurité, rentabilité et acceptabilité, Vincent de Sepulveda, ingénieur référent Loisirs & Sports Ecofilae vous explique tout dans une tribune dans le numéro de septembre du magazine Terrains de Sports !

Le cas des complexes sportifs

Dans le cadre d’un complexe sportif (hors centre aquatique), les principaux postes de consommations en eau sont l’arrosage des terrains de sport, les douches et les chasses d’eau. L’arrosage est un usage saisonnier intervenant sur des saisons sèches, pendant lesquelles la ressource en eau est sous tension (niveau des nappes bas, étiage des cours d’eau). En France, certains territoires sont régulièrement soumis à des arrêtés de sècheresse limitant fortement la possibilité d’arroser les terrains de sport. Quatre niveaux d’alertes sont définis dans ces arrêtés préfectoraux (vigilance à crise). Le niveau de crise touche de plus en plus les territoires (voir carte).

Ces restrictions vont de l’ordre d’une interdiction d’arrosage temporaire (en journée par exemple) à une interdiction totale d’arrosage. En cas de crise sècheresse, les conséquences sur les pelouses vont du jaunissement jusqu’à la mort et la nécessité du remplacement la saison suivante. Néanmoins, ces arrêtés ne s’appliquent, dans la majorité des cas, qu’à l’utilisation d’eaux conventionnelles (eau de surface, de nappe ou potable) pour l’arrosage des terrains. En effet, certains arrêtés excluent l’utilisation de toutes ou certaines des ENC. En ce qui concerne les douches et chasses d’eau, des mesures de sobriété peuvent être mises en place pour réduire ces postes de consommation. Certaines solutions à faible coût et faciles à installer permettent d’économiser 30 à 40 %(1) d’eau , telles que les aérateurs de robinet, les régulateurs de débit, les toilettes à double décharge ou encore des systèmes de temporisation. La réutilisation des eaux est interdite pour l’alimentation des douches mais se présente comme une solution d’économies d’eau pour le remplissage des chasses d’eau.

Par ailleurs, les infrastructures sportives et aquatiques sont parmi les premiers postes de consommation d’eau pour les collectivités territoriales. Celles-ci sont à la recherche de solutions pour réduire leur consommation d’eau potable et également faire des économies. D’autant plus que le Plan Eau initié en mars 2023 vise à réduire de 10 % les prélèvements en eau d’ici 2030 au niveau national. Les actions proposées par ce plan passent par l’exemplarité des collectivités (action 5) ou encore la multiplication des projets de réutilisation des eaux non-conventionnelles (1 000 projets d’ici 2027, actions 15 à 19).

La réglementation sur la réutilisation des eaux

En France, la réutilisation d’ENC est encadrée par une réglementation en récente évolution. La réglementation existante est fragmentée et ne couvre pas l’ensemble des ENC. Cette réglementation est actuellement organisée par types d’eaux (eaux usées traitées, eaux de toitures, eaux pluviales, eaux grises, etc.), chaque texte définissant des usages autorisés ou interdits en fonction de différentes classes de qualité d’eau. Celle-ci vise à garantir la maîtrise des risques sanitaires et environnementaux. Cette approche en ‘silos’ est limitante, car elle interdit – ou rend complexe – le mélange de différents types d’eaux qui permettrait le développement de projets multi-sources et multi-usages. L’arrosage des espaces verts (y compris les pelouses) à partir d’eaux usées traitées ou d’eau de pluie (pour des usages non domestiques) est réglementé par le décret du 29 août 2023. L’utilisation des eaux de pluie est possible sans procédure d’autorisation, ni contrainte de qualité. La réutilisation d’EUT est encadrée par l’arrêté applicatif sur l’arrosage des espaces verts du 18 décembre 2023. Selon les usages, la règlementation française définit 4 classes de qualité d’eau, allant de A à D. La classe de qualité A est la plus stricte en termes de pathogènes (bactéries, virus, etc.) : c’est la classe de qualité requise pour l’irrigation d’espaces verts ouverts au public par exemple ; en cas d’espaces fermés au public, la qualité B s’applique. Les niveaux de qualité des eaux traitées peuvent être modulés sans augmenter les risques sanitaires et environnementaux associés grâce à la mise en place de ‘barrières’, telles que l’adaptation des méthodes d’irrigation ou le contrôle de l’accès aux zones irriguées par exemple. Les projets de REUT font l’objet d’une instruction par les services dédiés de l’État et sont soumis à l’autorisation du préfet avant d’être mis en œuvre.

L'intégralité de la tribune accessible ici

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