Partager les expériences et les différents points de vue en Méditerranée et en Europe
La conférence va rassembler des chercheurs, des professionnels de l'eau et agricoles et des décideurs politiques (membres de bureaux d’études, d’entreprises, de collectivités, de services de planification de la ressource en eau) avec l’objectif de partager les expériences et les différents points de vue en Méditerranée et en Europe, que ce soit en termes de retours d’expériences (succès et analyse des échecs), de prospectives et de différentes approches méthodologiques liées à la conception, à l’opérationnalisation et à l’évaluation de projets de Reuse… La conférence REUSE EUROMED 2024 a aussi vocation à être un salon pour les entreprises et un brockage event dédié à la mise en relation des participants en vue d’élargir son propre écosystème, de créer de nouvelles opportunités de partenariats Publics-Privés et faciliter le maillage des entreprises.
Des expertises et des innovations développées pour faire naitre des solutions de réduction de l'empreinte eau
29/10/2024 - 14H00-16H00 | SESSION « REUSE POURL’AGRICULTURE » | AMPHI GODECHOT
Une approche collaborative de la réutilisation de l'eau et de la gestion de la salinité dans les zones côtières : le projet SALT'EAUX par Rémi Declercq, Directeur pôle R&D Ecofilae
L'intensification des périodes de sécheresse, la raréfaction des ressources en eau et la salinisation des milieux agricoles côtiers sont des défis majeurs. Face à ces questions pressantes, il est impératif de développer des solutions innovantes et durables pour préparer l'avenir. La réutilisation de l'eau est une pratique récente mais très bénéfique dans les zones côtières. Les eaux usées traitées doivent être purifiées et désinfectées pour contrôler les risques sanitaires et environnementaux au point d'utilisation. Cependant, les intrusions d'eaux souterraines saumâtres dans les réseaux d'égouts sont souvent responsables de niveaux de salinité trop élevés dans les eaux usées traitées qui sont réutilisées : c'est le cas dans la région de Sète Agglopôle Méditerranée.
Le projet SALT'EAUX vise à définir une solution reproductible ciblant la salinité des eaux usées en amont du traitement, ainsi que sa gestion à l'échelle des parcelles agricoles via les pratiques de drainage et d'irrigation. Les vignobles de la région, les parcelles maraîchères et l'étang de Thau sont aujourd'hui en première ligne face aux effets du changement climatique.
Le projet SALT'EAUX vise donc à répondre aux enjeux cruciaux de l'agriculture moderne en proposant des solutions innovantes pour atteindre un bon équilibre entre l'irrigation, la conservation des sols et la gestion durable de l'eau. Le projet de démonstration se déroule sur deux sites, les systèmes d'assainissement de Marseillan et de Mèze, qui produisent chacun entre 1 et 1,5million de m³ d'eaux usées traitées par an.
Un autre objectif du projet est de fédérer l'ensemble des acteurs de la région autour d'une approche collaborative de la réutilisation de l'eau et de la gestion de la salinité. Le projet est porté par SUEZ Eau France, avec la participation de la Sète Agglopôle Méditerranée, des Grands Domaines du Littoral et de l'Institut Français de la Vigne et du Vin. Elle bénéficie également de l'appui et des connaissances techniques du Syndicat Mixte du Bassin de Thau, de l'Institut Agro Montpellier, de l'INRAE (Institut National de la Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) et d'Ecofilae. Grâce à l'expertise des différents acteurs impliqués et à son approche collaborative, ce projet vise à ouvrir la voie à une nouvelle ère de durabilité et de résilience dans l'agriculture et la gestion de l'eau.
Le projet SALT'EAUX, qui a fait l'objet d'un webinaire dédié, a débuté en 2023 par une phase 1 d'études de 18 mois, qui sera suivie d'une phase 2 de travaux et de chantiers de démonstration d'une durée de quatre ans si les conclusions sont favorables.
Lors de la conférence, les objectifs et les résultats de la phase 1 seront présentés:
- Mener une démarche concertée entre les acteurs locaux et informer le grand public pendant toute la durée du projet ;
- Sensibiliser le public à la réutilisation de l'eau et aux bonnes pratiques de gestion des eaux usées pour préparer les usages de demain ;
- Définir un programme de travaux d'imperméabilisation des réseaux d'assainissement, en amont du traitement des eaux, pour minimiser l'entrée des eaux souterraines salines. L'objectif est d'éviter, si possible, le recours à des usines de dessalement pour réutiliser l'eau, afin de disposer d'une infrastructure économe en énergie et d'une qualité d'eau adaptée à son utilisation ;
- Définir les infrastructures hydrauliques et de traitement (désinfection), ainsi que le suivi nécessaire à la mise en place d'un projet de réutilisation de l'eau durable et sécurisé ;
- Suivre les parcelles agricoles étudiées (plusieurs centaines d'hectares) afin de comprendre et d'optimiser l'utilisation de l'eau pour l'irrigation et la lutte contre la salinité des sols ;
- Développer un modèle économique durable avec un prix de l'eau réutilisée attractif pour les usagers. Ce projet est soutenu par l'État dans le cadre du dispositif France 2030 « Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires », opéré par la Caisse des Dépôts.
30/10/2024 - 8H30-10H15 | SESSION « GOUVERNANCE DE LAREUSE » | AMPHI MOUSSERON A
BOOST-IN : Recherche de solutions innovantes européennes dans le contexte de l'eau en tant que ressource de l'économie circulaire par Marie Launay, directrice de projets et experte sur la thématique des micropolluants
Les sécheresses et la pénurie d'eau sont de plus en plus préoccupantes en Europe, où environ 20 % du territoire et 30 % de la population totale sont déjà touchés par le stress hydrique. Avec l'augmentation du réchauffement climatique, la pénurie d'eau devrait devenir plus grave et plus fréquente, en particulier dans le sud et le centre-ouest de l'Europe.
Dans la plupart des États membres de l'UE, les systèmes d'approvisionnement en eau suivent un modèle linéaire qui correspond à l'exploitation et à la dégradation des ressources en eau non renouvelables. Les options d'adaptation actuelles, qui se concentrent sur les économies d'eau et l'amélioration de l'efficacité, pourraient ne pas suffire à l'avenir pour gérer la demande croissante et la disponibilité réduite de l'eau en raison du changement climatique.
Pour relever ces défis, le concept d'économie circulaire est apparu comme une réponse au modèle linéaire non durable actuel, qui consiste à « prendre, fabriquer, consommer et gaspiller ». L'économie circulaire offre la possibilité de reconnaître et d'exploiter toute la valeur de l'eau. Cependant, la transition vers une économie circulaire de l'eau est un processus long et complexe en raison de l'existence d'obstacles techniques, économiques, sociaux et réglementaires.
L'objectif global du projet BOOST-IN est de mettre en œuvre une stratégie efficace qui favorise les types de changements technologiques, les schémas de gouvernance, les changements de mentalité et les structures organisationnelles dont le secteur de l'eau a besoin pour devenir circulaire. Cet objectif sera atteint grâce à un transfert efficace de solutions et d'initiatives innovantes en matière d'économie circulaire de l'eau, afin de fermer davantage les cycles de l'eau. Des solutions et des initiatives pour fermer davantage les cycles de l'eau, réutiliser l'eau et récupérer de l'énergie, des nutriments et d'autres sous-produits à partir de sources d'eau non conventionnelles, sur la base d'une expérience réelle de l'économie circulaire.
Cependant, la mise en œuvre de ces changements se heurte encore à plusieurs obstacles (technologiques, économiques, de connaissance, de perception sociale) qui doivent être surmontés. BOOST-IN a l'intention de s'attaquer à ces obstacles en identifiant efficacement les solutions innovantes en matière d'économie circulaire de l'eau, en les sélectionnant grâce à une méthode d'entonnoir dynamique spécialement conçue, et en encourageant le transfert de ces solutions aux utilisateurs finaux potentiels tels que les autorités locales, les services de distribution d'eau et les parties prenantes de l'industrie afin de fermer et d'améliorer le cycle de l'eau. Le modèle de l'entonnoir est une méthode d'analyse multicritère utilisée pour évaluer les résultats et les innovations des projets de R&D dans le but de sélectionner des solutions innovantes qui correspondent à des critères spécifiques pour chaque projet/activité de l'utilisateur.
BOOST-IN vise à combler le fossé entre les résultats de la R&D et la mise en œuvre sur le marché en fournissant les outils et le soutien nécessaires à la concrétisation de ces innovations.
Le projet développera et appliquera cette approche dans six régions d'opportunité (ROp) uniformément réparties en Europe (Andalousie en Espagne, Péloponnèse en Grèce, Basse-Saxe en Allemagne, Bretagne et Pays de la Loire en France, Émilie-Romagne en Italie et Srednogorie en Bulgarie) en organisant des ateliers de co-création pour sensibiliser le public et soutenir la mise en œuvre de solutions et surmonter les obstacles, ainsi qu'en concevant des plans de gestion des risques spécifiques.
Afin de promouvoir et de stimuler l'adoption de solutions circulaires par le marché et d'en maximiser l'impact, le projet fournira une expertise sur les modèles d'entreprise appropriés et développera des critères de qualité normalisés, tout en facilitant les liens entre les fournisseurs de solutions et les investisseurs potentiels.